Si appliquer un primaire époxy n’est techniquement pas plus compliqué qu’un monocomposant, il requiert certaines précautions dans la mise en œuvre, notamment dans des conditions atmosphériques hivernales.
En effet, les époxy commercialisés dans le nautisme doivent être appliqués à des températures moyennes.
L’hiver, en cas d’application à basse température, la polymérisation entre la résine et le durcisseur est très ralentie. Des réactions parasites peuvent prendre le dessus comme par exemple l’apparition d’une couche grasse à la surface du primaire (appelée le blush) et un film insuffisamment durci de manière définitive. Ce phénomène est d’autant plus marqué que les conditions sont humides. Le risque est d’observer à plus ou moins long terme, des bulles ou décollements entre les couches, le temps que l’eau hydrolyse les liaisons faibles.
Les bonnes pratiques sont donc :
- S’assurer que la surface à peindre et la peinture soient à la même température (attention à l’inertie de la quille ou des pots d’époxy)
- Travailler et appliquer la peinture en intérieur à température constante supérieure à 10°C
- S’assurer que la température de la surface à peindre est au-dessus du point de rosée
- Avant l’application, mélanger la base et le durcisseur et laisser reposer 20 à 30mn – pot fermé pour permettre le début de la réaction chimique : c’est le principe de l’induction.
Et si du blush est apparu, la seule solution pérenne est de retirer mécaniquement la couche mal durcie après avoir nettoyé la couche grasse avec de l’eau chaude savonneuse.
Si vous ne pouvez respecter ces contraintes, il est préférable de préparer la carène avec le primaire PO, moins sensible aux variations de température et dont le principe de durcissement est déclenché par l’humidité.